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Blogue des stagiaires

Sexiste d’un coin du globe à l’autre : Duterte et Trump

Éliane Boucher (CC)
Le progrès au niveau de l’inclusivité et de l’égalité poursuit son chemin au cours de ce XXIe siècle. Les nouvelles technologies de l’information et de communication ont grandement aidé à ces changements encore en mouvement.

De nos jours, les courants sociaux sont, en partie, influencés par les couvertures médiatiques et informatiques, et un des domaines qui profite le plus de cette couverture est celui de la politique. Malgré les luttes et les victoires déjà accomplies, l’esprit patriarcal et la misogynie flottent toujours dans l’air de nos sociétés dites « changées ». Prendre le temps d’écouter les discours de certains dirigeants politiques, c’est aussi prendre le temps d’être discriminé et de se faire rabaisser en tant que femmes, que ce soit aux États-Unis ou aux Philippines. Dans ces deux pays, les femmes ont droit à des traitements discriminatoires semblables de la part des têtes dirigeantes. Le sexisme reste une forme de discrimination présente et presque normalisée.

Tout au long de son mandat, l’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, a su marquer l’espace médiatique par ses remarques sexistes. Des phrases dites sans remords sur les viols, la prostitution, les femmes journalistes, la beauté des femmes philippiennes, et bien plus encore, ont teinté ses apparitions à la télévision et en public. L’homme âgé de 77 ans partage ouvertement l’opinion qu’il porte envers la gent féminine lors de points de presse, par exemple. Père de deux filles, il soutient qu’elles ne seront jamais candidates pour la présidence, étant trop fragiles et émotives parce qu’elles sont des femmes. Des centaines de vidéos sur les réseaux sociaux témoignent le sexisme de Duterte. Quant à l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, l’exception ne s’y fait pas. Tout comme Duterte, ce ne sont pas les remarques sexistes et misogynes qui manquent au vocabulaire de cet homme d’affaires américain. Lors de sa course pour la présidence des années précédentes, le républicain dénigrait constamment ses adversaires féminines afin de les rabaisser. Trump porte également à son nom des accusations d’inconduites sexuelles de la part de plus d’une vingtaine de femmes. Ses commentaires sexistes visent certaines femmes directement, des mouvements internationaux comme le mouvement #MeToo ou tout simplement la femme en général.

Il peut s’avérer dérisoire d’observer de tels comportements chez des dirigeants politiques. Pour justifier leurs actes, les deux anciens présidents assurent que ce ne sont que des blagues et que les femmes ne devraient pas les prendre de façon personnelle. Le monde entier en est témoin, mais ces hommes jouissent d’un sentiment d’impunité. Un titre de président national représente ici un laissez-passer dans ce qui est acceptable socialement. Ces positions de pouvoir qui ont été accordées à Trump et à Duterte nourrissent leurs visions du genre masculin supérieur et du genre féminin inférieur. Le fait que de telles figures politiques proclament des commentaires sexistes et misogynes publiquement contribue ainsi à normaliser les violences basées sur le genre et les iniquités de genre. Cette normalisation s’effectue autant dans l’espace digital que dans toutes les sphères sociales.