La sonnette d’alarme n’est pas assez grande pour dénoncer le violent conflit qui perdure dans l’est de la République démocratique du Congo. Hélas, les médias internationaux n’en parlent pas assez, ils sont tous focalisés sur l’Ukraine alors que les congolais subissent aussi des atrocités tous les jours.
Depuis le 22 mai 2022, le conflit armé dans la province du Nord-Kivu entre les terroristes du M23 et les forces de sécurité congolaises entraîne des conséquences désastreuses pour la population. Les habitants des provinces du Kivu mènent une lutte constante pour leur survie, des dizaines de milliers de personnes ont quitté leur foyer parce qu’ils sont sous la menace constante de fusillades de masse et de décapitation. Selon les Nations Unies, ce sont plus de 170.000 personnes qui se sont déplacées pour fuir les innombrables atrocités commises par le groupe armé M23. Les civils sont pris pour cible et sont constamment massacrés.
Récemment, les Nations unies ont dénoncé les attaques barbares à la machette des terroristes du M23 contre les civils congolais, ils ont décapité 17 civils, dont 4 enfants. Malheureusement, les enfants ne sont pas épargnés par ce conflit qui sème la terreur dans la région. En juin dernier, lors des affrontements entre l’armée congolaise et les terroristes du M23, deux enfants, Germains, 6 ans, et Isaac, 7 ans, sont morts en lambeaux à la suite de la chute d’une bombe dans la cour de leur école.
Depuis la reprise des hostilités, le Congo et le Rwanda s’accusent mutuellement. Les autorités congolaises affirment que les militaires rwandais opèrent activement contre les forces armées congolaises au côté des terroristes du M23. Alors que le Rwanda accuse le Congo d’être au côté du groupe FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), ainsi que de tenir responsable l’armée congolaise de lancer des roquettes sur son territoire, blessant plusieurs civils. En effet, le conflit entre les deux pays suscite des inquiétudes. La manifestation à Goma, à la frontière avec le Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo, accusant l’invasion du Rwanda a pris une tournure dramatique. Lors de la marche, certains magasins appartenant à des ressortissants rwandais ont été pillés, accompagnés de quelques discours haineux et xénophobes scandant de ne plus vouloir des Rwandais au Congo. L’inquiétude est indéniable face à la montée des messages haineux et d’incitation à la violence à l’encontre des ressortissants congolais ou rwandais.
Les civils sont en danger face à cette résurgence des terroristes du M23. En effet, les civils sont pris entre deux feux. L’impuissance face à cette situation est insupportable. Hommes, femmes et enfants sont massacrés quotidiennement. Personne n’est épargné et malheureusement, la situation pourrait encore se détériorer avec la montée des discours de haine et de xénophobie. Dans une situation autant conflictuelle, c’est la population qui souffre le plus en étant complètement délaissée et reléguée au second plan. Les élus de ces deux pays doivent prendre leurs responsabilités, mettre leur ego de côté et trouver par tous les moyens une solution qui permettra de préserver la vie des civils et de les protéger.
Références :
RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma. France24. July 19,2022 https://www.france24.com/fr/afrique/20220615-rd-congo-une-manifestation-anti-rwanda-tr%C3%A8s-tendue-%C3%A0-goma
DR Congo : Civilians at Risk Amid Resurgence of M23 Rebels. Human Rights Watch. July 19, 2022 https://www.hrw.org/news/2022/06/01/dr-congo-civilians-risk-amid-resurgence-m23-rebels
M23 rebels kill 17 civilians with machetes in the Congo : among victims there are children : International. July 19, 2022
Conflit RDC-Rwanda : mise en garde contre les discours de haine et la xénophobie. July 19, 2022
RDC contre M23 : des enfants déchiquetés, une population paniquée. RTL info. July 19, 2022
