Renforcement des droits économiques et sociaux des femmes de l’industrie textile

© Sandrine Edmee

Description

Ce projet triennal s’inscrit dans la continuité d’un premier stage réalisé à Monastir en 2015 en soutien aux travailleuses et anciennes travailleuses du textile de la région, qui ont été victimes de violence socioéconomique.
L’industrie du textile en Tunisie, concentrée principalement dans le triangle formé par les villes de Teboulba, Jemmel et Monastir, représente le troisième secteur économique du pays et emploie environ 200 000 travailleuses et travailleurs. D’après une étude de cas menée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) en 2014, les conditions de travail dans ces entreprises sont précaires et les droits des travailleuses et des travailleurs y sont souvent violés. Les femmes, majoritairement jeunes, illettrées et issues de classes défavorisées des régions du Sud, forment 80 % de la main d’œuvre. En cas de licenciement ou de délocalisation de la production, celles-ci se retrouvent sans emploi, ni indemnités, ni couverture médicale, en dépit des années de service auprès de l’entreprise.
 
Depuis 2014, la section du FTDES à Monastir mène un plaidoyer auprès de l’État tunisien afin qu’il respecte son engagement pour défendre les droits des ouvrières du textile, comme ils sont inscrits dans la Constitution du 27 janvier 2014 et dans les conventions internationales. Même si le contexte de la Tunisie nouvelle permet de relayer plus facilement l’information dans les différents médias, les campagnes d’éducation et de plaidoyer du FTDES n’ont pas toujours les résultats escomptés auprès de la population et des pouvoirs publics, en raison d’un manque d’outils, de ressources et de connaissances. Ainsi, il est essentiel de soutenir les efforts d’éducation et de plaidoyer du FTDES à Monastir afin de mieux informer la population sur la situation des ouvrières du textile pour ensuite promouvoir, auprès des syndicats et de l’État, une plus grande protection de leurs droits socioéconomiques.
 
Le FTDES à Monastir soutient des ouvrières et d’anciennes ouvrières du textile au moyen de campagnes d’éducation et de plaidoyer et d’un soutien direct fourni par le centre d’écoute pour les femmes victimes de violences. Avec d’autres intervenants tunisiens et internationaux — notamment l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) et le collectif international Éthique sur l’étiquette —, l’association mène actuellement un plaidoyer afin d’influencer les lois du travail en Tunisie et en Europe.
 
Le travail auprès des femmes ouvrières du textile s’inscrit plus largement dans les efforts du FTDES pour proposer de nouveaux modèles de développement plus respectueux des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, en vue de la revitalisation de la région de Monastir. Chaque année depuis 2015, des jeunes du Québec se rendent à Monastir afin de travailler avec l’équipe du FTDES afin de réaliser des documentaires et d’autres outils de communication, d’organiser diverses formations et de contribuer à la mise en place d’une coopérative d’insertion sociale et d’autres initiatives collectives visant l’autonomisation des femmes victimes de violence socioéconomique.
 

Les jeunes participants et participantes du programme Québec sans frontières (QSF) contribuent également à la réalisation d’activités visant à rehausser l’attrait touristique et historique de la région.
Chaque année, dans le cadre du volet réciprocité du programme, nous accueillons à Montréal des participantes et participants de la collectivité de Ksibet, à Monastir. Il s’agit d’une occasion pour ces jeunes d’acquérir des connaissances, des compétences et une expérience concrète de travail auprès de l’organisation de réinsertion sociale, Petites-mains.

Soutenir les efforts menés par le FTDES à Monastir pour la revitalisation de la région de Monastir et l’autonomisation des travailleuses et anciennes travailleuses du textile.

En Tunisie :

Le Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) est une ONG indépendante qui vise à défendre les droits économiques et sociaux au niveau national et international. Le FTDES fait la promotion des droits des travailleurs, des femmes, des migrants et des droits environnementaux. Son bureau central est à Tunis, la capitale du pays, mais le FTDES a des divisions régionales (dans les villes de Kairouan, Kasserine, Monastir et Gafsa) travaillant avec des partenaires de base et des partenaires au sein des collectivités situées dans tout le pays.

Au Québec :

Funambules Médias réalise des documentaires vidéo à caractère social et engagé, et offre des formations au milieu communautaire et associatif du Québec. Cette coopérative de travail, composée de documentaristes et de techniciens chevronnés, possède à la fois le savoir-faire, l’expérience, ainsi que la volonté de partager son expertise à l’international.

Petites-Mains travaille depuis plus de 20 ans pour briser l’isolement de femmes au statut précaire (nouvelles arrivantes, mères monoparentales, sans-emploi, etc.) au moyen d’activités d’insertion sociale et professionnelle. Les programmes qui ont été mis au point depuis des années offriront plusieurs occasions pour les stagiaires d’acquérir de nouvelles compétences dans trois principaux secteurs : la formation, l’insertion et la production.

Le projet s’articule autour de deux principaux volets : un volet public cible et un volet réciprocité.

Activités du volet 1 (volet public cible) : Formation des participant·es québécois·es avant leur départ sur la réalisation de documentaires vidéographiques et sur différentes approches de l’économie solidaire ; production de documentaires et d’autres outils de communication sur différentes thématiques liées aux priorités du FTDES ; formation de formateurs·trices auprès des membres et bénévoles du FTDES ; soutien à la mise en place d’un centre de réinsertion sociale et d’autres activités d’autonomisation pour les femmes ciblées.

Activités du volet 2 (volet réciprocité) : Participation à des activités organisées par l’organisation Petites-mains et Alternatives ; travail sur différents projets gérés par Petites-mains  ; participation à des activités de formation d’Alternatives ; rencontre avec des groupes de femmes et des associations qui œuvrent dans le secteur de l’économie solidaire.


Impacts de ce projet