Montréal – 7 août 2007 – Dans le cadre de son programme de développement des technologies de l’information et des communications en RDC, Alternatives dévoile aujourd’hui la première étude de faisabilité indépendante sur l’implantation d’une vaste infrastructure Internet à la grandeur de la République démocratique du Congo (RDC). Rappelons qu’en République démocratique du Congo, l’établissement d’une véritable infrastructure Internet ne constitue pas un luxe, bien au contraire. Il permettrait notamment d’améliorer les communications dans un pays quatre fois plus grand que la France, dont plusieurs régions demeurent très isolées.
Réalisée par des chercheurs congolais avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), de l’entreprise Xit Télécom et de l’Association pour le progrès dans les communications (APC), l’étude propose notamment que l’implantation du réseau s’effectue en partenariat avec la Société nationale d’électricité du Congo (SNEL). Le nouveau réseau pourrait ainsi utiliser les infrastructures à très haute tension de la SNEL et s’étendre en même temps que les infrastructures électriques, ce qui permettrait des économies appréciables.
Contrairement à certaines évaluations antérieures, qui supposaient des dépenses de l’ordre d’un milliard de dollars, l’étude évalue plutôt le projet à 231 millions de dollars. À lui seul, le réseau projeté couvrirait plus de 5 467 kilomètres, soit approximativement la distance qui sépare la capitale du Congo, Kinshasa et de la ville du Caire, en Égypte. Il desservirait chacune des 26 provinces de la RDC, en plus de Kinshasa.
Pour l’instant, l’état déplorable des communications en RDC constitue un frein indéniable au développement et à la lutte contre la pauvreté. Les échanges informatiques à haute vitesse passent par satellite, ce qui coûte très cher. Le tarif est parfois 1000 fois plus élevé qu’en Europe ! Les auteurs de l’étude soulignent la nécessité d’une infrastructure s’inscrivant dans un modèle d’accès sur le mode ouvert (Open Access), pour maintenir le coût au plus bas et favoriser l’accès au plus grand nombre. Le réseau projeté devrait aussi pouvoir supporter plusieurs fournisseurs de services, ce qui favoriserait la concurrence et diminuerait les coûts d’accès.
Les résultats de l’étude, qui avait été commandée l’Office congolais des Postes et des Télécommunications (OCPT), sont présentés au gouvernement de la République démocratique du Congo, au secteur privé congolais et à différents acteurs de la société civile, comme par exemple les médias, les ONG et les établissements d’enseignement.
Fondée en 1994, Alternatives est une ONG qui travaille en faveur de la justice sociale, au Canada et à l’étranger. Présente en République démocratique du Congo depuis plusieurs années, l’organisation y a notamment soutenu des campagnes de prévention du VIH/Sida et de sensibilisation aux droits de la personne.
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