Contexte :
En 1999 et 2000, des représentants officiels du ministère palestinien des Affaires sociales et l’Agence canadienne de développement international (ACDI) ont élaboré un projet de formation et de développement communautaire destiné aux femmes défavorisées pour leur permettre d’obtenir de meilleurs revenus. Pour mettre en œuvre ce projet deux nouveaux centres communautaires étaient nécessaires dans chacun des deux camps de réfugiés de Gaza.
Malheureusement, au cours de la période qui a suivi, la situation politique et économique s’est gravement détériorée sur le terrain. L’accord de paix n’a pas abouti et un deuxième Intifada a commencé. Le nouveau gouvernement israélien a adopté une ligne dure, les attaques et les ripostes des Palestiniens se sont intensifiées, Israël a réoccupé et bouclé les territoires en imposant un couvre-feu de 24 heures. Les destructions et les morts sont devenus quasi quotidiens. Aujourd’hui, le processus de paix n’a pas encore véritablement redémarré, et la pauvreté et le chômage sont très élevés.
Deux missions menées en juin et novembre 2001 sur le terrain ont cependant confirmé la viabilité du projet et la nécessité de débuter le travail, en faisant quelques ajustements afin d’assurer les résultats des formations offertes par les centres et qui ont principalement pour but de permettre aux femmes d’obtenir des revenus beaucoup plus élevés.
Projet :
Afin d’assurer la viabilité des deux centres qui allaient servir à la formation, il fallait d’abord apporter une aide substantielle au ministère même, qui n’avait pas les capacités institutionnelles lui permettant d’équiper convenablement les centres et de gérer les programmes de formation destinés aux plus pauvres. L’ACDI a alors adopté une approche interactive et a établi une entente avec le ministère afin de rencontrer les objectifs et résultats attendus.
C’est ce qui a mené Alternatives en collaboration avec l’Entraide universitaire mondiale du Canada (WUSC) a signé une entente avec l’ACDI en 2001, afin de réaliser le projet de renforcement institutionnel du ministère des Affaires sociales palestinien dans la mise en œuvre des deux centres de formation destinés aux femmes les plus pauvres.
Depuis, un certain nombre de tâches et d’activités ont déjà été réalisés : un camp d’été pour les jeunes a déjà eu lieu, le secrétariat du projet à Gaza et un bureau à Ramallah ont été installés et des employés sélectionnés, une visite d’études au Canada auprès de groupes communautaires et de femmes a été organisée pour quelques unes des responsables de la mise en œuvre du projet et des ateliers destinées aux employés travaillant sur le projet ont aussi eu lieu. De plus, des consultants ont été engagés, un groupe d’experts locaux a été réuni afin de déterminer les besoins et possibilités de formation à Gaza, des documents établissant la procédure, les mesures de suivi et les mécanismes d’évaluation ont été produits.
Malgré le conflit au Moyen-Orient, et précisément en Israël et Palestine, la bonne réalisation et la continuation du projet peuvent compter sur le gouvernement palestinien et de bonnes structures existantes et opérationnelles qui permettront à la communauté palestinienne de mieux vivre.
L’objectif ultime du programme est de renforcer les capacités des femmes à faible revenu, afin qu’elles soient en mesure d’augmenter le niveau économique et le standard de vie de leurs familles. Ce qui aura une incidence sur la réduction de la pauvreté dans la Bande de Gaza.
C’est dans cette optique que le projet a prévu la création de nouvelles facilités et possibilités pour les femmes les plus pauvres et leurs familles, en leur offrant de nouveaux services et de la formation via les deux centres communautaires pour femmes précédemment mis sur pied.
Les deux centres communautaires maintenant en opération offrent des services et de l’information aux femmes sur la santé, les droits et la législation, le genre… Un service de garde pour les jeunes enfants des femmes participant aux activités du centre est également offert, de même que des cours d’alphabétisation ou d’apprentissage de la langue anglaise.
Prochainement, les centres offriront des formations plus techniques de spécialisation dans des secteurs d’activités susceptibles de générer des revenus. Tout ça s’accompagne du renforcement institutionnel du ministère des Affaires sociales afin de lui donner les moyens de gérer efficacement le programme et d’inclure une approche de développement dans l’ensemble de ses affaires courantes, question de répondre adéquatement à son mandat de réduction de la pauvreté.
Sont visées par ce projet les femmes des villages et des camps de réfugiés de Gaza, incluant les adolescentes, les jeunes filles qui ont été forcées d’abandonner l’école, les mères monoparentales, les veuves et les femmes déplacées. Bien sûr, il s’agit à la fois d’augmenter les capacités financières des femmes mais aussi de réduire l’écart discriminatoire qui existe entre les femmes et les hommes.