Droits des enfants et éducation
La vieille ville d’Hyderabad, d’une population de 1,5 million d’habitants, est l’une des villes indiennes les plus touchées par la surpopulation. Les services municipaux telle l’alimentation régulière en eau potable et en électricité sont quasi inexistants. Les routes carrossables, les hôpitaux, les écoles, les espaces verts et autres airs de loisir sont en désuétudes. En plus des problèmes causés par cet entassement urbain, s’ajoutent un haut taux d’analphabétisme, un chômage rampant, l’absence de facilités pour acquérir de la formation et développer un métier. Les secteurs de la population les plus vulnérables sont les femmes et les enfants. Traditionnellement, il n’est pas permis aux femmes d’agir librement en société et la majorité d’entre elles sont de fait complètement dépendantes étant donné leur faible niveau d’alphabétisation et que très peu d’opportunités économiques s’ouvrent à elles. Les enfants sont quant à eux souvent forcés de travailler de longues heures durant, toute la journée, car leurs parents ont besoin de cet apport supplémentaire de revenu. Sans compter que l’école est souvent, de toute façon, inabordable pour ces familles. La pauvreté et le manque d’information sur les enjeux sociaux et économiques d’une grande partie de la population sont exploités à des fins personnelles par certains politiques sans scrupules pour mieux diviser les population de la région entre elle. Cela crée des tensions entre communautés qui mènent à de violents conflits où des personnes trouvent la mort et d’autres se voient privées de leur propriété. Cela crée un climat de suspicion et de méfiance entre plusieurs communautés, principalement les groupes marginalisés. L’attention de chacun se concentre alors à surveiller son voisin, et pendant ce temps personne ne travaille à améliorer leurs conditions de vie minimales, qu’il s’agisse des droits civiques, sociaux, politiques ou économiques. Conséquemment, les questions environnementales, l’égalité entre les sexes et les droits des enfants, sont les premiers enjeux à être laissés de côté. La participation citoyenne en faveur d’un développement politique, économique, social et culturel, devient alors pratiquement impossible.
Projet
Le projet du partenaire indien, COVA, qu’appuie Alternatives, s’adresse aux enfants âgés entre 5 et 14 ans, afin de combattre le travail des enfants en donnant de la formation sur les droits fondamentaux et en offrant des cours d’apprentissage de métiers plus spécialisés, ce qui leur permettra d’avoir de meilleurs emplois et plus d’indépendance. Pour cela, trois approches sont mises de l’avant. Soit la formule du camp d’été pour enfants, le théâtre de rue, et l’intrusion dans le cursus scolaire régulier de cours d’apprentissage de métiers.Le camp d’été pour les enfants qui travaillent est organisé chaque année par des groupes de jeunes durant les vacances d’été. Il s’agit d’une méthode innovatrice pour combattre le travail des enfants, car cela ne les sensibilise pas seulement sur leurs droits, mais leur permet aussi d’acquérir quelque formation et habiletés particulières, comme la charpenterie, la maçonnerie, les sciences para-vétérinaires, la poterie, la couture, la fabrication de produits curatifs à base de plantes… Le groupe de théâtre Koshish est formé d’enfants âgés entre 10 et 16 ans et a été mis sur pied pour permettre aux enfants de découvrir leurs talents et de perfectionner leurs habiletés. Le groupe fait du théâtre de rue et ses services sont utilisés par COVA et d’autres organisations pour des programmes de sensibilisation. Un projet pilote a aussi été mis sur pied où est introduit dans le cursus scolaire général l’apprentissage de métiers, tout en créant une atmosphère conviviale pour les enfants, et en incluant la communauté dans le processus éducationnel des enfants. L’objectif est de démontrer qu’en procédant de la sorte, un plus grand nombre d’enfants fréquenteront l’école et y demeureront plus longtemps. Les résultats de ce projet influenceront les politiques relatives à l’éducation des adolescents.
Partenaire : Confederation of Voluntary Associations (COVA)COVA est un réseau d’organisations de base communautaires (Community Based Organisations) qui œuvrent au sein de la vielle ville d’Hyderabad, et dans 10 districts d’Andhra Pradesh, de Kolkotta, de Shaharanpur et du Cachemire. Au total à Hyderabad et à l’extérieure de la ville, ce sont près de 1000 organisations qui sont membres directement ou indirectement de la COVA.