Le projet visait à satisfaire les besoins fondamentaux des populations de Cap-Rouge (Sud-Est) et de Petite rivière de l’Artibonite en matière d’alimentation, en améliorant le rendement agricole et les revenus des petits producteurs de cette région, ainsi qu’en y renforçant capacités techniques des organisations paysannes en matière d’agriculture biologique.
Objectifs spécifiques
- Améliorer la productivité des exploitants membres du VEDEK, du MOREPLA et du RACPABA dans les domaines suivants : élevage de cabrits et de poulets, production d’œufs, production de tubercules (igname, manioc et patates) ;
- Augmenter la production et améliorer la commercialisation des farines mélangées (farine de manioc, de blé et d’ignames);
- Améliorer la formation technique des exploitants de ces deux régions dans le domaine de l’agriculture biologique, du stockage et de la lutte biologique contre les pestes;
- Modifier le mode d’approvisionnement des cantines scolaires de ces deux régions en priorisant la production nationale;
- Sensibiliser les jeunes sur la nécessité de mettre en place des stratégies durables de développement devant assurer la sécurité alimentaire de la population;
- Mettre en place des associations de jeunes capables d’écrire, de mettre en scène des pièces de théâtre permettant de débattre avec les populations concernées de la problématique de l’insécurité alimentaire et des stratégies durables de développement.
Contexte
Haïti vit une situation particulièrement difficile caractérisée par une longue crise économique, sociale et politique qui se traduit par une réduction soutenue du revenu par habitant au cours des trois dernières décennies. Cette chute constante du PIB par habitant a entraîné une détérioration des conditions de vie de la population affectant de façon dramatique les couches les plus pauvres.
La grande majorité (56%) de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté absolue de 1$ Us par jour. Au cours des dernières années, la dépendance par rapport aux importations alimentaires a cru de façon alarmante, notamment dans le domaine céréalier. Haïti est passée d’une situation d’autosuffisance en production céréalière en 1972 à une situation où l’offre alimentaire globale est fournie aujourd’hui à 59% par des importations alimentaires. Une situation qui n’est pas étrangère à la détérioration des conditions de vie des petits producteurs agricoles haïtiens.
L’ouverture excessive de l’économie depuis 1986, l’embargo commercial de 1991-1994 et les différentes crises politiques qui se sont succédées depuis, ont contribué à aggraver la situation économique, à décapitaliser les entreprises et à restreindre les investissements. Les exploitations paysannes ont été fortement touchées par l’endettement excessif des exploitants, l’absence de programmes de crédit agricole, l’augmentation du coût des intrants agricoles et la concurrence des produits importés.
La crise a une dimension environnementale alarmante. Haïti fait partie des neuf pays dans le monde qui vont manquer d’eau en 2025. La couverture forestière du pays ne dépasse pas 2% et les prélèvements de bois sont quatre fois supérieurs aux rendements des formations forestières et agroforestières. 25 des 30 bassins versants que compte notre pays sont dégradés.
Malgré le potentiel productif de l’agriculture de tubercules et de céréales et de l’élevage, la forte compétition des importations alimentaires entraîne l’appauvrissement des petits producteurs locaux. Ceux-ci éprouve des difficultés à écouler leurs stocks, ainsi qu’à accroître leurs profits via des techniques de transformation appropriées.
Le projet vise à améliorer le rendement agricole et les capacités de transformation et de commercialisation de 600 familles de petits producteurs agricoles. Environ 300 sont situés dans la localité de Cap-Rouge (département du Sud-Est), et environ 300 dans le secteur de la Petite rivière de l’Artibonite (département de l’Artibonite).
Les petits producteurs membres des organisations suivantes seront visés par le projet :
-
- Réseau des associations et coopératives des producteurs agricoles du Bas de l’Artibonite (RACPABA) ;
- Mouvman Revandikatif Peyizan Latibonit (Mouvement revendicatif des paysans de l’Artibonite, MOREPLA) ;
- Viv Espwa pou Devlopman Kap-Wouj (Vive l’espoir pour le développement de Cap-Rouge, VEDEK).
Le projet bénéficiait du soutien financier du Ministère des Relations internationales du Québec et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).