Contexte
La situation de crise qu’ont vécue les Mohawks de Kanahsatake et Kanahwake durant l’été 1990 a révélé l’ampleur des problèmes que connaissent les Autochtones du Québec. Lors de sa visite d’une réserve amérindienne durant l’été 1990, l’archevêque sud-africain Mgr. Tutu déclarait que la situation qui prévaut dans les réserves est semblable à celle des townships d’Afrique du Sud. Cette déclaration a exprimé une certaine similarité entre les conditions de vie de ces deux peuples et la manière dont ils sont privés de leurs droits humains.
Les droits collectifs et individuels des Autochtones du Canada sont constamment bafoués depuis des siècles. Les premières nations se voient souvent nier leurs droits territoriaux et leurs droits politiques. Les parallèles sont frappants avec la situation vécue par les Sud-africains sous l’apartheid qui prévalait à ce moment et qui niait les droits politiques, économiques et sociaux de plus de 85% de la population du pays.
Objectifs
Le projet visait à organiser un échange entre des communautés autochtones du Québec et des Sud-africains afin de leur permettre de prendre conscience de la situation respective des droits humains dans ces communautés et des perspectives de développement démocratique. Les objectifs visés étaient les suivants :
- soutenir les initiatives de construction et d’auto-développement des deux communautés;
- favoriser une connaissance réciproque des conditions de vie et des luttes pour les droits humains au sein des deux communautés;
- créer un climat d’échange et de solidarité entre elles;
- favoriser la création de liens de solidarité durables entre ces deux groupes.
Réalisations
Une délégation de trois Sud-africains issue du mouvement communautaire (les Civic) est venue au Canada pour une période de trois mois (du 6 mars au 30 mai 1992). Pendant ce séjour, ils ont eu l’opportunité de rencontre les leaders des Premières Nations et de vivre dans ces communautés. Ils ont également bénéficié d’un programme de formation et d’initiation appuyé par des enseignants universitaires et des personnes ressources reconnues.
Un dossier de préparation d’une cinquantaine de pages avait été compilé pour les participants sud-africains. Un cahier d’animation a également été produit en français et en anglais pour appuyer les différentes rencontres. Près de 4000 exemplaires furent distribués dans les écoles et les communautés autochtones du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick.
La tournée a passé par les villes de Québec, Montréal, Ottawa, Woodstock (Nouveau-Brunswick) ainsi que de nombreuses communautés autochtones. Au sein de ces dernières, les activités ont souvent suivi le même modèle : rencontres avec les élèves des écoles primaire et secondaire, rencontres avec les membres du Conseil de bande, entrevue à la radio et à la télévision communautaire, rencontre avec le conseil des femmes, rencontre avec le conseil des jeunes et finalement, des ateliers d’échanges et de discussion avec la population.