Contexte :
La sécheresse est un phénomène physique naturel qui afflige fréquemment et régulièrement le Nordeste du Brésil. Depuis longtemps, dans les régions semi-arides du Brésil la sécheresse cause du tort aux habitants de ces régions, notamment par la destruction des écosystèmes locaux qui entraîne une perte importante de la biodiversité.
Au niveau économique et social, la sécheresse a aussi diverses répercussions sur la société. Les petits agriculteurs qui ne possèdent pas les moyens de produire ne réussissent pas à subvenir aux besoins de leur famille. Ils migrent vers d’autres régions du pays, ce qui amène d’autres problèmes sociaux : chômage, misère, marginalisation, etc. Les actions officielles entreprises jusqu’à maintenant ont surtout privilégié l’intervention d’urgence, les projets de nature strictement techniques, ou encore une approche « assistancialiste ». Tout cela a contribué à augmenter la vulnérabilité de la population. Elle favorise également l’instabilité de l’économie régionale devant pareil phénomène climatique.Les conditions de vie des familles paysannes du Nordeste brésilien montrent bien que la pauvreté rurale est le fruit d’un processus de développement non durable.
Le Rapport sur le développement humain (PNUD, 1996) révèle que la pauvreté du Nordeste agricole correspond à 63 % de la pauvreté rurale du pays. Parmi les principales causes de la pauvreté du Nordeste, le rapport relève les suivantes : qualité et accès à la terre (type de sol et concentration des terres) ; saisons et imprévisibilité (conditions climatiques) ; difficulté d’accès à la technologie ; relations commerciales et faible possibilité d’emploi ; bas niveau de capital humain (accès à la scolarité). Plus spécifiquement dans l’État du Ceará, le modèle de développement économique a été inadéquat pour la région et il a occasionné la destruction du principal écosystème local, le taillis. Rien ne fut fait en ce qui a trait à l’éducation afin d’orienter le paysan vers un meilleur usage du sol, de l’eau, et en soulevant les particularités et la diversité du milieu (faune, flore, climat). De plus, une proportion importante des femmes de la ville de Marco, dans le Nord Est du Brésil travaille à la culture de cajou (cashew). Elles les cultivent, les récoltent et parfois les transforment, mais cette production ne peut guère plus que répondre aux nécessités de l’autoconsommation. La culture du cajou ne peut en rien contribuer à accroître les revenus familiaux. Le manque de connaissances et de technologies appropriées sont la cause de la perte d’une part importante de la récolte.
Le projet :
Devant une telle situation, il est essentiel d’encourager les initiatives qui veulent stimuler l’économie locale en encourageant le travail agricole de familles paysannes. Ces dernières promeuvent le développement durable par l’agriculture familiale pour potentiellement engendrer un revenu supplémentaire et ainsi, une meilleure qualité de vie et le développement régional. Dans ce contexte, Alternatives, en collaboration avec l’ONG brésilienne Terrazul travaillent sur un projet de mise en place d’une micro entreprise avec des femmes pour fabriquer et mettre en marché des produits à base de cajou Avec ce programme, les participantes pourront démarrer un projet qui aboutira à un projet de production permettant de garantir, à long terme, des revenus suffisants pour répondre à leurs besoins de base.
La situation de sécheresse au Ceará n’empêche pas la réalisation d’un projet de développement durable, qui créera de l’emploi, et un revenu, pour les populations plus pauvres, principalement pour les femmes agricultrices. Il est tout à fait nécessaire de valoriser les particularités des régions semi-arides et de savoir en profiter : la salubrité, l’abondance de plantes xérophiles à haute valeur industrielle, la cueillette de produits tropicaux, la diversité agricole et minérale, etc. Ces personnes utilisent des procédés déjà très peu nocifs pour l’environnement, et ce, presque sans recours techniques et financiers.
Le projet permettra à un groupe de femmes déjà organisées à démarrer leur micro entreprise qui fabriquera et mettra en marché des produits à base de cajou. Le projet financé par Alternatives a donc pour objectif d’accroître la participation des femmes dans la culture et la transformation du cajou ce qui en retour contribuera à améliorer le statut des femmes dans leur communauté et famille. Le projet de formation souhaite également améliorer la qualité de vie des habitants des régions rurales ciblées. Concrètement, le projet vise la formation des femmes, comme agentes écologiques impliquées dans la production locale et le développement d’une agriculture durable. De plus, ce projet sera diffusé à travers divers réseaux regroupant des organisations paysannes, écologistes et communautaires dans l’État du Ceará et au Brésil en général. Ces réseaux sont formalisés à travers plusieurs mouvements d’envergure régionale et nationale, de même qu’à travers le Forum social mondial (FSM). Aussi, Terrazul soutient les activités d’un groupe de jeunes actifs sur la scène de la musique hip hop brésilienne. Alternatives a soutenu la participation de l’équipe de Terrazul à Porto Alegre lors du dernier Forum social mondial (FSM).