Contexte :
En mars et avril 1992, à l’invitation de CIDMAA, Sue Holland-Muter, coordinatrice de la revue féministe AGENDA, qui est la principale revue féministe en Afrique du Sud, rendait visite à plus d’un vingtaine de groupes de femmes de Montréal et de Québec pour témoigner de la violence faite aux femmes en Afrique australe. Parmi ces groupes rencontrés, une majorité œuvre auprès des femmes victimes de violence. Au Québec, ce phénomène a atteint des proportions telles qu’un important réseau de plus de 155 groupes s’est constitué.
Tout au long des rencontres, les intervenantes des centres contre les agressions à caractère sexuel, des centres de femmes et des maisons d’hébergement ont émis le souhait d’avoir des projets et des liens concrets avec leurs homologues d’Afrique australe.
La violence faite aux femmes en Afrique australe, comme en a témoigné Madame Holland-Muter lors du Colloque du CQFD (AQOCI), est d’une ampleur effrayante. Aussi, les Sud-africaines ont mis sur pied un certain nombre de ressources, comparables à celles que nous avons développées au Canada (quoi que moins nombreuses). On trouve donc des centres contre le viol (Rape Crises), des maisons d’hébergement, des centres de femmes ainsi qu’une trentaine de groupes réunis en coalition.
Ces intervenantes, que Madame Hollande-Muter a rencontrées avant son arrivée au Canada, avaient elles aussi exprimer leur désir de tisser des liens avec les femmes du Canada.
Objectifs :
- Aider les femmes victimes de violence à combattre les séquelles des agressions dont elles ont été victimes;
- Améliorer les services offerts aux femmes victimes de violence à tous les niveaux (services médicaux, légaux, sociaux, protection);
- Partager au sein des organismes-membres, les connaissances, l’expertise et l’expérience susceptibles de constituer une réponse adéquate au problème de la violence faite aux femmes;
- Encourager toutes les organisations à partager la responsabilité du problème de la violence faite aux femmes;
- Agir comme groupe de pression pour faire changer les politiques et les lois;
- Élever le niveau de conscience du public concernant le problème des femmes battues;
- Inscrire le problème de violence faite aux femmes à l’ordre du jour de toutes les organisations (incluant les parties politiques) et l’intégrer dans la constitution nationale;
- Renforcer les organisations de femmes en Afrique du Sud;
- Mettre en place des programmes d’animation et de prévention dans le dossier de la violence faite aux femmes.
Réalisation :
- Appui et développement institutionnel aux groupes de femmes
- L’établissement, avec la collaboration de groupes communautaires locaux, de structures d’appui dans la communauté à l’intention des femmes violentées (au moins deux de ces groupes sont mis en place);
- L’initiation de groupes de support pour femmes violentées (il s’agit de groupes établis dans les communautés; quatre nouveaux groupes dans la première phase);
- L’édition d’un manuel de formation (« Behind Closed Doors ») à l’intention des nouveaux groupes;
- La production et la distribution d’un guide d’intervention sur la violence contre les femmes;
- La compilation d’un guide de ressources à l’intention des femmes violentées indiquant où et comment avoir accès à des services.
- Programme de formation
- L’organisation de campagnes de sensibilisation du public;
- La tenue de huit cours de formation pour participant-e-s (chaque session regroupe une trentaine de participant-e-s);
- La tenue d’ateliers d’éducation pour les groupes communautaires et professionnels (en 1991, ces ateliers ont mobilisé 1 217 personnes lors de 52 ateliers);
- Production d’outils pédagogiques
- La réalisation d’affiches pour des campagnes publicitaires;
- L’impression de 15 000 copies de « Battering is a Crime » dans 3 langues (5000 copies dans chaque langues;
- La production d’un kit d’information pour les médias et les groupes communautaires, incluant la réalisation de dépliants sur CABW et ses ressources.