Né le 2 juillet 1925, Patrice Émery Lumumba était un homme politique congolais et un leader indépendantiste qui a été le premier Premier ministre de la République démocratique du Congo (alors appelée République du Congo). Le 17 janvier 1961, Patrice Émery Lumumba, premier chef de gouvernement élu de la République démocratique du Congo, fût brutalement assassiné.
Lumumba était une figure centrale de la lutte pour la décolonisation de la République démocratique du Congo, car il a conduit le pays dans sa transformation de colonie belge en république indépendante. Non seulement Lumumba s’est battu pour l’indépendance du Congo, mais il s’est également battu pour le démantèlement total du pouvoir colonisateur européen sur l’ensemble du continent africain. Lumumba était idéologiquement un nationaliste africain et un panafricaniste.
Lumumba était inspiré par les groupes pro-indépendance de toute l’Afrique. En 1958, Lumumba a participé à la Conférence panafricaine des peuples au Ghana où, pendant près de deux semaines, il a échangé avec des dirigeants de mouvements radicaux de libération africains. Lors de la conférence d’Accra, Lumumba avait adhéré à des idées plus radicales, comme il l’a exprimé dans son discours selon lequel le colonialisme n’était pas un prélude à l’indépendance africaine, mais plutôt un système d’exploitation, de pillage et d’injustice. Pour lui, l’objectif de la lutte congolaise et africaine n’était plus une lutte pour l’égalité raciale avec les puissances coloniales, mais plutôt une libération du colonialisme et l’accession à l’indépendance.
L’assassinat de Lumumba
En tant qu’allié stratégique de la Belgique, les États-Unis s’intéressaient de près aux affaires de la RDC. Compte tenu de leur ambition nucléaire, les États-Unis accordaient une attention particulière à l’uranium extrait au Congo. La quête de Lumumba pour l’indépendance et l’autodétermination du Congo était perçue comme une menace pour les intérêts occidentaux, ce qui les a poussés à tenter de se débarrasser de lui.
On sait aujourd’hui que l’ordre de l’assassinat de Lumumba émanait du président américain Dwight Eisenhower et des plus hauts rangs du gouvernement belge. Ils avaient déjà élaboré des plans d’assassinat tels que l’injection de venin de cobra dans la nourriture de Lumumba ou l’embauche d’un chasseur de crocodiles européen pour l’abattre. Finalement, ils ont opté pour une collaboration avec les dirigeants séparatistes de la province du Katanga, un plan conçu par le chef de la station de la CIA au Congo, Lawrence Devlin.
Lumumba et deux de ses camarades, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Maurice Mpolo et ancien vice-président du Sénat Joseph Okito, furent capturés et transférés au Katanga où ils furent sévèrement torturés et finalement assassinés. Leurs corps ont été découpés et dissous dans de l’acide afin d’effacer les traces de leur assassinat.
La dent de Lumumba rapportée de Belgique
Une dent recouverte d’or a été retirée du crâne de Lumumba et emportée par un officier belge comme trophée humain. Après 60 ans, un juge belge a ordonné que la dent soit rendue à la famille de Lumumba.
Le cercueil de Patrice Émery Lumumba a quitté Bruxelles et est rentré mercredi 22 juin 2022 au pays. Des cérémonies ont été organisées à Onalua, son village natal, pendant deux jours, avant un périple qui s’est achevé le 30 juin à Kinshasa où, après un deuil national de trois jours, un mausolée a accueilli une cérémonie d’inhumation.
Ce geste n’est pas accompagné d’excuses formelles pour les dommages causés par le colonialisme ni d’une promesse de réparation. Ce geste, bien qu’essentiellement symbolique, peut constituer un point de départ vers une guérison nationale au Congo. Une enquête des procureurs belges pour « crimes de guerre » liés au meurtre de Lumumba est en cours.
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Lire le discours prononcé à la Conférence d’Accra, le 11 décembre 1958
Lire le discours de Patrice Lumumba à la cérémonie de l’indépendance congolaise, le 30 juin 1960