Le M23, qu’est-ce que c’est?
Le Mouvement du 23 mars, aussi connu sous le nom M23, est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Son nom provient de l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre Kinshasa et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ses membres considèrent que le gouvernement congolais n’a pas respecté la modalité de celui-ci. Ce groupe rebelle a enraciné dans la partie orientale de la RDC, opérant principalement dans la province du Nord-Kivu. Il faut aussi noter que le gouvernement congolais a récemment défini le M23 comme organisation terroriste.
Le manque de soutien diplomatique
Depuis le début du conflit, le M23 a commis plusieurs crimes comme le massacre de la population, le viol, le kidnappage et la destruction des infrastructures. Dans ce contexte, il est très évident que le soutien de la communauté internationale prend une place essentielle pour le gouvernement congolais afin de garder la paix. Malgré cela, on peut tout de même observer que les aides provenant de la communauté internationale sont insuffisantes et inefficaces.
Plusieurs pays du monde n’accordent qu’un intérêt de forme au Congo. Je prends ici l’exemple de la Chine et des États-Unis. En Chine, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères a mentionné ceci lors d’une conférence de presse :
« La Chine est très préoccupée par la situation dans la partie orientale de la RDC et s’inquiète de la détérioration de la situation sécuritaire dans cette région. Nous nous opposons fermement et condamnons toute attaque armée contre les civils et les soldats de la paix de l’ONU. La Chine appelle toutes les parties concernées à faire preuve de retenue, à résoudre les différends par des consultations pacifiques et à rétablir la stabilité régionale dans les meilleurs délais. La Chine apprécie tous les efforts visant à promouvoir la paix et le développement et est prête à jouer un rôle constructif avec la communauté internationale pour résoudre ces problèmes. »
Il n’est pas difficile de découvrir que cette déclaration n’est que des clichés. On peut voir sur la page internet de l’ambassade de la Chine à RDC qu’aucun soutien n’est fourni jusqu’à présent. La même situation a été retrouvée aux États-Unis. Selon Reuters, les États-Unis ont appelé mardi le Rwanda à cesser de soutenir les rebelles du M23 en République démocratique du Congo voisine, affirmant qu’il existe des preuves de l’implication de responsables militaires rwandais. Malgré cela, les sanctions ne sont toujours pas appliquées.
La résolution 2641
Les Nations Unies doivent trouver un moyen plus efficace de fournir de l’aide. Le 30 juin 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une réunion spéciale autour de la situation en RDC et a voté une résolution visant à renouveler les sanctions. Celle-ci a finalement été adoptée par 10 voix pour, 0 contre et 5 abstentions. La résolution a renouvelé l’embargo sur les armes, le gel des avoirs et l’interdiction de voyager pour le gouvernement de la RDC jusqu’au 1er juillet 2023. Cet embargo sur les armes a une très large dimension, selon les Nations Unies, ceci inclut:
- tous les types d’armes d’un calibre allant jusqu’à 14,5 mm et les munitions associées;
- mortiers d’un calibre allant jusqu’à 82 mm et munitions associées;
- lance-grenades et lance-roquettes d’un calibre allant jusqu’à 107 mm et leurs
munitions associées; - systèmes portatifs de défense aérienne (MANPADS);
- systèmes de missiles guidés antichars.
La résolution sur les sanctions visait à l’origine à combattre la violence armée locale et à promouvoir la paix et la sécurité à long terme en RDC, mais au cours des années qui ont suivi l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur les sanctions, la violence armée n’a pas diminué et les enlèvements et les vols se poursuivent. En revanche, les forces gouvernementales de la RDC doivent faire un rapport au Conseil de sécurité pour obtenir de l’équipement dans le cadre de l’embargo sur les armes. D’un autre côté, les fanatiques du M23 ne se soucient pas de cet embargo, ce qui empêche les forces gouvernementales de disposer d’un système efficace et opportun.
Nous connaissons tous la valeur de la paix et l’horreur de la guerre. Face à celles-ci, la diplomatie doit être plus que des rhétoriques. Le Congo a besoin d’un plan plus efficace de la part de la communauté internationale, la communauté internationale doit écouter ce dont les congolais ont réellement besoin.
