En mars dernier, Alternatives était en mission en Amérique centrale pour faire le suivi d’un projet triennal : Autonomisation des femmes et des filles du secteur informel au Honduras. Nos collègues Marcela Escribano, Léonard Buckles et David Hernandez étaient sur place pour rencontrer les partenaires.
Lors de ces deux semaines de travail intensif, l’équipe a pu : rencontrer des dizaines de femmes participant au projet; réviser la base de données du projet; tenir un atelier sur la violence de genre exclusivement avec des hommes ainsi qu’un atelier sur l’environnement; visiter 5 communautés dans trois départements du Honduras, dont une communauté Garifuna; discuter de toutes les activités réalisées l’année dernière; et élaborer le plan de travail pour 2022-2023.
Rappelons que l’objectif de ce projet envisage deux résultats complémentaires, soit :
- L’accroissement des débouchés économiques dignes, décents et productifs pour environ 2500 femmes et filles qui travaillent dans le secteur informel des zones périurbaines de Cortés, Francisco de Morazan et de Santa Barbara.
- L’augmentation du pouvoir d’action des femmes, des filles et de leurs collectivités afin d’éliminer la violence, la discrimination et les autres formes de maltraitance infligées aux travailleuses de l’économie informelle.
Bien sûr, il y a eu des rencontres avec l’organisation locale, la FOTSSIEH (Federación de Organizaciones de Trabajadores del Sector Social e informal de la economía de Honduras) pour discuter de l’avenir de ce partenariat et des perspectives une fois le projet terminé. De plus, il y a la réalisation d’un diagnostic des principaux problèmes et défis auxquels les femmes sont confrontées dans leurs communautés en matière d’environnement, de changement climatique, de violence de genre, d’organisation syndicale, etc.
Il est important de mentionner que malgré le contexte de la pandémie, le travail réalisé par l’équipe locale est immense et impressionnant. Parmi les principaux résultats :
- plus de 1400 femmes formées à la violence de genre;
- une équipe de professionnels multidisciplinaires, très motivés, qui gèrent un centre de soutien aux femmes victimes de violence;
- des campagnes de plaidoyer;
- le renforcement de l’organisation syndicale avec la création de nouveaux syndicats (au moins 4 lors de la dernière année);
- des nouveaux partenariats avec d’autres organisations sociales dans le cadre des activités du projet et des nouvelles alliances et coopération avec des gouvernements locaux;
- des accords avec le ministère de l’Éducation et le ministère du Travail; etc.
À plus court terme, il y aura la réalisation d’un séminaire international sur le travail informel pendant le FSM au Mexique (à confirmer) et un séminaire régional la troisième semaine de juillet à San Pedro Sula avec des invités du secteur pour établir un dialogue tripartite avec des gouvernements locaux et l’OIT (Organisation internationale du travail) régional.
Plus largement, le nouveau contexte politique, avec l’arrivée au pouvoir de la nouvelle présidente issue de la gauche, inspire un vent d’optimisme et même, une certaine tranquillité dans l’aire. D’un autre côté, l’avenir est incertain, car le gouvernement devra faire face à une situation économique difficile : les caisses de l’État sont vides et il aura du mal à tenir ses promesses de campagne.
Parallèlement, l’équipe a aussi profité de cette mission pour se rendre au Guatemala et rencontrer le collectif Madre Selva dans le but de démarrer un nouveau projet financé par le MRIF (Ministère des Relations internationales et de la Francophonie). Sur trois jours, une série de réunions ont eu lieu, ainsi que quelques visites dans les communautés autochtones qui bénéficieront directement des activités prévues par ce projet.
Alternatives tient à souligner l’apport de tous·tes les participant·es et collaborateur·trices au projet jusqu’à maintenant. La prochaine année sera tout aussi importante pour la continuité de nos partenariats en Amérique centrale.
Le projet Autonomisation des femmes et des filles du secteur informel au Honduras est réalisé par le consortium FOTSSIEH et Alternatives avec un financement d’ELA (Euskal Sindikatua), de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et d’Affaires mondiales Canada.