Contexte :
En 2000, le Groupe Alternatives Biodiésel[1] arrivait à une entente avec la Société de transport de la communauté urbaine de Montréal (STCUM, connue aujourd’hui comme la STM) pour un projet pilote de bus au biodiésel à Montréal. Cette initiative visait à promouvoir une alternative à l’utilisation du carburant à base de pétrole : à ce moment déjà, il était largement réalisable d’introduire une certaine proportion de biodiésel dans les mélanges de combustible des autobus sans avoir à modifier ni leurs moteurs, ni les infrastructures de distribution de carburant en place.
Parallèlement à cela, le pays s’était engagé comme nous le savons, avec le protocole de Kyoto, à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, tout en sachant qu’il n’existait que très peu de moyens connus et abordables d’atteindre ces objectifs. Par ailleurs, sachant que les moteurs diésel constituent la source principale de smog dans les grandes villes,[2] une initiative proposant l’utilisation de biodiésel devenait incontournable.
Objectifs :
En bref, notre objectif était de démontrer la capacité de ce carburant à remplacer le diésel à base de pétrole et à donner confiance dans les possibilités de cette énergie verte. Plus précisément, nous souhaitions :
- mettre de l’avant le développement de la production et de la distribution du biodiésel au Québec en créant un réseau favorable au projet des énergies renouvelables;
- prouver tant au public, qu’aux compagnies de transport et aux fournisseurs de transport urbain que l’utilisation de biodiésel n’a aucun effet nocif sur les véhicules et leur mécanique;
- créer ultimement un certain engouement populaire autour du projet et ainsi générer une représentation positive du biodiésel qui pousserait les entreprises à s’en prévaloir dans le but d’améliorer leur image publique : nous aurions par conséquent provoqué un effet d’entraînement favorable;
- à long terme, réduire l’émission des gaz à effet de serre et l’effet de smog dans la ville, avec l’intention d’agir pour la protection de l’environnement et le confort des résidents de Montréal.
Réalisations :
Nous considérons que le projet a bien porté ses fruits : il a d’abord été mené à terme avec succès et surtout, il constitue le projet pilote qui a mené à l’existence des Biobus que l’on voit circuler depuis 2002 dans les rues de Montréal. Concrètement, nous avons :
- fait rouler dix bus avec un carburant composé à 20% de biodiésel pendant un an grâce à une entente avec la STCUM;
- posé des bannières visibles sur les bus en circulation de manière à sensibiliser le public à cette nouvelle initiative;
- produit un exemple d’utilisation du biodiésel qui prouve la possibilité de faire usage d’une énergie alternative au pétrole;
- construit un réseau d’organismes et d’entreprises intéressés à participer au développement de l’industrie du biodiésel au Québec.
Quelques infos concernant le biodiésel
Le biodiésel est généralement produit à partir de ressources locales, et est constitué généralement de ressources renouvelables comme l’huile de friture recyclée, le gras animal ou l’huile végétale. Normalement, pour des questions éthiques, on devrait avoir recours à une huile qui n’implique pas l’exploitation de terres agricoles destinées à la culture d’aliments.
L’utilisation du biodiésel vise entre autres choses à compléter le cycle du carbone : les végétaux qui sont à la base de l’huile utilisée ont préalablement consommé le CO2 de l’air pendant leur croissance avant de le rejeter dasn l’atmosphère lors de la combustion. On prévient de cette façon la production à proprement parler de dioxyde de carbone.
Principaux effets positifs directs sur l’environnement urbain :
- réduction de l’émission de soufre et de cendres, les deux composantes principales du smog;
- réduction des émissions de gaz à effet de serre;
- réduction des émissions de fumée noire d’échappement rejetée par les moteurs diésel.
[1] Le comité environnement d’Alternatives et le Groupe Biodiésel se sont unis en 2000 pour former le Groupe Alternatives Biodiésel.
[2] L’émission de soufre et de cendres est une des caractéristiques spécifiques aux moteurs diésel.