Contexte :
La misère, c’est le cas des jeunes de 8 à 15 ans qui, au lieu d’être à l’école, se retrouvent entassés dans les ateliers clandestins, manipulant des produits parfois dangereux, d’autres vivent dans la rue et finissent par se droguer. La pauvreté est révoltante chez ces milliers de petites servantes, privées des joies de l’enfance et obligées, pour quelques dirhams par mois, de faire les corvées de linge, vaisselle et ménage, bien au-dessus de leur âge et de leur capacité physique. Les clans ou gangs deviennent la famille de substitution. La violence est le lot quotidien de ces enfants : elle est visuelle, verbale, physique. Tout abus tombe sous la loi du silence (omerta). La rue, à la longue, induit un comportement qu’il faut absolument connaître pour pouvoir assurer correctement la réinsertion de ces enfants. Ces enfants ont perdu tout repère spatio-temporel : ils sont rythmés par l’inhalation de la drogue, le froid et la faim. Ils n’ont plus de référent par rapport à l’autorité : la police et la justice ne les inquiètent plus, car ils en ont l’habitude. Ils rejettent toute institutionnalisation, le vécu ayant été jusque-là négatif. Ils sont itinérants, toxico-dépendants et dans un état de santé physique et psychologique précaire. Sans but ni espoir, les enfants de la rue se font rapidement embrigadés par des groupes islamistes radicaux.
Objectif :
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- Aménager un centre d’atelier technique de menuiserie avec un équipement moderne et adéquat;
- Encadrer la formation de deux formateurs pendant les deux premiers mois (mai et juin 1998) du projet, pour que ceux-ci soient à leur tour aptes à donner une formation adéquate à deux groupes de jeunes;
- Donner une formation de six mois à deux groupes de jeunes (au total 30 jeunes) au cours de 1998-1999;
- Amener chacun de ces deux groupes à deux productions de menuiserie, soit l’une à mi-parcours et l’autre à la fin du parcours (ce qui équivaut au total à quatre productions);
- Mettre en vente les quatre productions;
- Permettre le maintien des services sanitaires, de santé et d’éducation décernés par le Centre Bayti aux enfants de la rue, par le réinvestissement dans le centre des revenus générés par les ventes;
- Permettre aux jeunes, par la mise en vente des travaux de menuiserie qu’ils auront réalisés, d’acquérir et d’appliquer de façon concrète les notions de base en gestion, nécessaires au bon fonctionnement d’un petit commerce servant à subvenir aux besoins de base;
- Permettre aux jeunes, par la mise en vente de leurs travaux de menuiserie, d’acquérir une valorisation personnelle dans l’accomplissement d’un travail honnête et générateur de revenus.
Résultats :
Alternatives a fait parvenir au Centre Bayti l’équipement de menuiserie nécessaire à la formation des jeunes, qui a été placé dans un local adéquat à la formation que centre s’est procuré. Celui-ci possédait déjà la matière première nécessaire pour toute la durée de la première année du projet.
Le groupe de 30 jeunes a été séparé en deux groupes. Le premier a débuté sa formation en juillet 1998 et le second en novembre 1998. La formation est d’une durée de 6 mois.
Les productions des groupes ont été mises en vente et les revenus générés ont été réinvestis dans le centre afin que celui-ci puisse maintenir les services sanitaires, de santé et d’éducation qu’il dispense aux enfants de la rue.