Nous exprimons notre solidarité avec le vaste mouvement de paysan·nes, d’agriculteurs et d’agricultrices qui, depuis sept mois, manifestent à la frontière de l’État de Delhi contre les récentes réformes agricoles du gouvernement indien.
En septembre 2020 au milieu de la crise sanitaire, trois nouvelles lois agricoles adoptées par le Parlement ont amorcé une dérégulation agressive du système alimentaire et agricole. Par un démantèlement des prix minimaux de soutien aux producteurs (PMS), ces lois livrent le secteur entre les mains de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution, favorisent la monoculture intensive à des fins de spéculation et nuisent à la diversification agroécologique des cultures.
Ces réformes risquent également de provoquer une grave crise alimentaire dans un pays où 14 % de la population souffre déjà de sous-alimentation et dépend de la protection des prix garantis par l’État.
Cette libéralisation débridée du secteur agricole fait peser un réel danger pour la sécurité alimentaire, la santé, les moyens de subsistance, le bien-être et l’environnement de millions de personnes en Inde.
En tant qu’organisation canadienne de solidarité internationale, nous reconnaissons que la lutte menée par les paysan·nes de l’Inde revêt une très grande importance pour la justice sociale et environnementale non seulement en Inde, mais dans le monde entier.
Cette année, à l’occasion du Premier Mai, nous appelons donc les travailleuses et les travailleurs du Canada à se solidariser avec ce vaste mouvement social qui, en replaçant la question agraire au cœur du débat public, continue d’inspirer des mouvements sociaux partout sur la planète.
Nous en appelons également au gouvernement du Canada à faire pression sur le gouvernement de l’Inde pour l’abrogation des trois lois, la protection des moyens de subsistance des populations et le respect du droit démocratique à manifester.